Aujourd’hui samedi 24 décembre, regards cernés à travers le hublot de l’A320 sur le réveil de São Paulo. Des lignes de lumière s’étendant à l’infini. Le temps de récupérer nos bagages et de retirer des Reals il est déjà 7h30 et il fait 30 degrés. Premiers chocs de notre arrivée au Brésil : la température et les prix. Pour rejoindre le terminal terrestre de bus il nous en coutera 40€. Il nous faut en effet nous y rendre pour vérifier quand partent les bus pour Paraty (notre prochaine destination) car nous n’avons pas d’auberge de réservée à São Paulo pour ce soir et pas non plus à Paraty ce qui est apparemment une folie en période de Noël. Après 5 coups de fils on nous confirme qu’il n’y a aucune place à Paraty dans les auberges du Lonely. Mais à la gigantesque gare routière de Tiêtê on trouve un bus qui part ce soir à 22h30 et arrive à 5h à Paraty. Parfait, on dormira deux heures sur la plage, ça nous fera économiser une nuit ! On prend donc le métro bondé pour le centre. Arrivés à São Bento, devant le magnifique monastère, on commence notre visite en une journée de la ville par le quartier financier, avec la Banespa (sorte de bâtiment imposant des marchés). En face se dresse le magnifique Edificio Martinelli, premier gratte-ciel de São Paulo (1929) semblant tout droit sorti du New York de la fin du XIXème. En remontant une longue avenue colorée on retrouve tous ces graffitis emblématiques de São Paulo : des sortes de rhunes celtiques graffées sur tous les murs, jusque dans les endroits les plus improbables, et représentant un gang, une communauté spécifique suivant la forme des rhunes-écritures.
Hélène avait vu toute une expo là-dessus au centre Cartier pour l’art contemporain, à Paris, et cela l’avait fasciné. Le phénomène a pris tant d’ampleur et fait tant de morts (à cause des prouesses d’escalade à la yamakasi que les graffeurs doivent faire pour poser leurs runes à certains endroits, cachés, de nuit) que c’est devenu un réel problème de société ici. On est réellement choqué par le nombre de sans-abris dans les rues et surtout sur la petite Praça de Sé, devant la cathédrale, où ils sont plusieurs dizaines, presque une centaine. A chaque coin de rue et plus des campements de 3 à 7 SDF sont visibles. Ils mendient peu mais sont très présents.
Nous continuons la balade en passant entre autres par les Correios, l’équivalent de la poste dont l’étage supérieur a été transformé en un intéressant musée (photos, machines à écrire et calculatrices anciennes…).
La ville a mis en place quelques animations de Noël et en pleine après-midi les rues sont animées.
En revanche, lorsque le soleil commence à se coucher les rues se vident, tout le monde prépare son réveillon de Noël ou est en vacances. C’est flippant. Il y a de belles architectures mais cela semble manquer d’âme.
Il est déjà 19h, il pleut, il est temps de rejoindre Tiêtê. On avale quelques pão de queijo, une très douce spécialité, et on s’endort par terre sur nos sacs en attendant 22h30…
Quel plaisir de suivre vos aventures et de pouvoir profiter de ces vues que nous ne verrons pas toutes ! Merci à vous de nous faire partager tout cela.
Bonne année à vous, profitez bien et bravo pour votre projet.
Christine et Fabrice D