Aujourd’hui samedi 7 janvier, nous prenons un bus pour nous rendre à Cafayate, une jolie petite ville du Nord réputée pour ses très bons vins. Entourée de vignobles baignés de soleil, Cafayate possède de magnifiques bodegas (domaines viticoles) où s’approvisionnent les restaurants du monde entier. Après un tour rapide de la ville et une dégustation excellente d’empanadas, il est déjà 14h et le temps de reprendre un nouveau bus pour rejoindre Tucuman où habite l’oncle d’Hélène.
Malgré la fatigue intense, impossible de fermer les yeux sur la route : on ne voudrait pas rater une miette du spectacle époustouflant qui s’ouvre sous nos yeux. Des steppes, des vallées, des montagnes de cactus sortis d’un film spielbergien, des canyons à en perdre la tête, des chevaux sauvages galopants à nos côtés, des gauchos, de l’ocre, du rouge, du gris puis soudain du vert, du bleu…
En passant par Tafi del Vallee on a une folle envie de s’arrêter dans une estancia, monter un de ces magnifiques chevaux et galoper dans ces paysages vierges au sein des gorges du nord de Tucuman. Mais la route est encore sinueuse jusqu’au plateau de Tucu
A 19h enfin nous descendons à la gare routière la plus belle jamais traversée depuis le début de notre périple. Cela ressemble d’ailleurs plus à un centre commercial assez luxueux. Un taxi nous mène jusqu’à Yerba Buena, au country del Jockey Club. Pour rentrer dans ces communautés fermées et gardées 24/24h, il faut montrer patte blanche. Le gardien appelle le propriétaire à qui l’on veut rendre visite et c’est ce dernier qui doit donner son autorisation. Une fois rentrés on se croirait dans les allées de Wisteria Lane (Ndlr : Desperate Housewifes): des maisons magnifiques se suivent le long d’allées vertes impeccablement entretenues). On arrive devant la belle maison orangée de l’oncle d’Hélène, qui nous attend sur le pas de la porte. Il sort de sa douche apr ès une dure après-midi d’enduro, ce sport extrême de moto qui grimpe à pic les montagnes les plus pentues. Il nous accueille très sympathiquement et on prend un petit maté sur une des terrasses. Aaaahhhh, ça fait du bien d’être là après 1 mois et demi de crapahutage… On se prépare pour aller prendre quelques sushis dans un quartier huppé de Yerba Buena avec John, un Français qui a immigré sans rien dans les années 80 aussi, et maintenant un grand agriculteur de Tucuman. Soirée avec des discussions enflammées autour des religions et de la politique (Christina Kirchner a imposé une taxe exceptionnelle de 30% sur les revenus BRUTS des agriculteurs, pour eux-deux qui sont partis de rien en achetant les terres 10 fois le prix qu’elles valaient à l’époque, et subissent les aléas du climat en permanence, surtout en ce moment, la pilule est un peu dure).