Aujourd’hui jeudi 12 avril, on rejoint le centre-ville où doit nous attendre une Jeep. Mais le guide est furieux, nous avons 15 minutes de retard…comment ça ? Mais pas sur nos montres ! ¼ d’heure de décalage horaire avec l’Inde ? Quoi ? Mais c’est une blague ! Déjà qu’il y avait 3h30 de décalage entre Singapour et Bombay ! Décidément ils se calent sur d’étranges fuseaux horaires dans cette partie du monde ! Les éléphants d’Asie ont beau être beaucoup plus petits que leurs confrères d’Afrique, ils restent très impressionnants ! La rencontre est émouvante. On redevient petit enfant devant ces animaux qu’on a tant rêvé, tant vu dans les dessins animés. D’ailleurs le Livre de la Jungle s’est largement inspiré de la faune et de la flore du Chitwan National Park, notamment pour ses fameux tigres. Tigres que nous n’aurons pas l’occasion d’apercevoir, il faudrait s’enfoncer beaucoup plus profondément dans la jungle. En attendant, bon an mal an nous avançons parmi les feuillages épais, balancés par le roulis du postérieur du pachyderme. Sa peau est très dure et poilue.
La Cornac, son maître, le dirige avec ses pieds. Il nous montre des cerfs, des biches, des paons, des singes aussi, et même des empreintes de tigres. Mais pas de rhinocéros pour les filles, seul Nicolas les a vu lors de son excursion. A la fin, la jeep nous attend pour rejoindre le centre-ville de Sauhara d’où nous rejoignons la rivière. C’est ici que les Cornacs viennent faire prendre le bain à leurs éléphants. Ils sont là, tout heureux de faire trempette, arrosant tout le monde avec leurs trompes. Nous sommes invités pas un Cornac à monter dessus. Woooa mais il n’y a rien pour nous tenir, que la peau est rugueuse ! C’est effectivement très impressionnant les deux premières minutes ! Puis on reçoit notre premier gros jet de trompe dans la figure, on explose de rire, et… on en redemande ! C’est génial, un moment unique !
Bon évidemment le cornac est juste à côté pour éviter tout dérapage, et heureusement ! Cela ne ternit en rien la magie du moment. Puis on se rend au centre d’élevage des éléphants. C’est là-bas qu’on peut voir les bébés, qui restent auprès de leur mère attachés à des poteaux par des chaines. C’est triste de les voir attachées et en même temps c’est vital pour les humains. Ils pourraient faire trop de dégât. La preuve lors de cette scène rare à laquelle a assisté Adélaïde. Le petit d’un des pachydermes s’était en effet éloigné de sa mère pour aller jouer avec ses copains un peu plus loin, donc auprès d’autres mères. Mais ces autres éléphantes ont jeté le petit à terre et ont commencé à le piétiner, voulant apparemment sciemment lui faire du mal. Sa mère voyant la scène a tiré de toute ses forces sur ces chaines pour voler au secours de son chérubin, chargeant comme jamais, semant la panique, menaçant d’ébranler toute la structure devant une centaine de touristes qui auraient été piétinés en quelques minutes. Les Cornacs se sont jetés sur le petit, l’ont tiré de toute leur force pour le faire revenir auprès de sa mère qui s’est immédiatement calmé : il était moins une.