Direction la cité impériale de Cuzco

Jan 1
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Aujourd’hui dimanche 18 décembre, nous prenons un bus pas cher pour rejoindre Cuzco en 6 heures… enfin c’est ce qui devait arriver sans les stops pour disfonctionnement du bus au milieu des lamas. Finalement, après plus de 8 heures, nous arrivons enfin à Cuzco. On prend un taxi qui nous fait payer la « taxa gringa » (tarif exagéré appliqué aux étrangers, surtout les blancs désignés par le terme « gringos » qui vient lui-même du « Greens, GO ! » que scandaient les indiens devant les uniformes verts de l’armée américaine). Cuzco ressemble à Arequipa en plus fouilli. Nous sommes dimanche mais beaucoup de tiendas sont ouvertes et les rabatteurs bien en forme. Nous entrons directement dans une agence pour se renseigner sur les prix et les moyens de visiter le Machu Picchu… nous en ressortirons 3 heures plus tard. Apr ès s’être aperçus de la cherté ($120) de visiter le Machu Picchu seuls en une journée (et quasi impossible suivant les horaires des trains les plus économiques), nous nous sommes renseignés sur les trekking possibles y allant à pied (car le train pour y aller –pas de route directe- y est exorbitant). Le véritable Inca trial de 14 jours doit être réservé plus de 6 mois à l’avance, car le gouvernement ne remet que peu de permis, coûte plus de $500, et prend trop de temps. En deux jours c’est vraiment de la marche pour de la marche sans grand intérêt. Le trekking parfait est le « chemin de l’Inca », qui reprend en partie l’Inca trial, sous forme multisport (vtt, rafting, marche). En retirant l’option rafting un peu gadget, nous arriverons en 4 jours de marche intensive et magique au sommet de la cité impériale inca. Adé qui a encore de mauvais souvenirs du trekking au Cerro blanco préfère ne pas marcher mais pourra tout faire en bus pour nous rejoindre aux auberges du soir. Après de multiples soucis de DAB pour retirer les $450 nécessaires pour nous 3, nos billets sont réservés pour le lendemain ! A la recherche d’une auberge maintenant ! Apr ès 4 refus, nous trouvons enfin une auberge avec de la place et recommandée par le Lonely : la Frankestein. Une auberge atypique tenue par un Allemand déjanté qui a décoré son antre en manoir hanté. Araignées en plastique qui tombent du plafond ou sortent des placards, vrais piranhas dans des aquariums, statues de cire du monstre qui a donné son nom au lieu, inscriptions mystiques aux murs, mains de plâtre sortant des plinthes… On s’y sent bien ! Vite, repos… 4 jours éprouvants nous attendent…

 

Le chemin de l’Inca… de la jungle entourant l’Urumba au Machu Picchu

Jour 1 : Du vtt dans les montagnes pluvieuses

Aujourd’hui lundi 19 décembre, nous nous levons plein d’entrain pour attaquer un trekking mythique de folie ! Vers 7h, nous rejoignons un groupe de 13 personnes (4 Canadiens baraques, 1 Péruvienne narcissique, 2 Québécois très sympas tabarnak, 1 Suédoise costaud, 2 Hollandaises à collants noires, 1 jeune couple argentin tout mimi et notre jeune guide péruvien Edwin). Après 4 heures de bus dans la « Vallée Sacrée » (Ollantaytambo etc), nous arrivons au sommet d’une montagne imposante dont les 70km de descente nous tendent les bras.

Malheureusement il pleut à verse, donc nous descendons un peu en minibus avant de décharger enfin les vtt sous une pluie un peu moins violente. Adé regarde à moitié amusée, à moitié prise de pitié Nico et HDV enfiler des ponchos et des sacs plastiques au pied avant de s’élancer sur le bitume en pente…

Enfin bitume… route souvent coupée de fleuves en formation et de parcelles de terre. Vers la fin ce ne sera que de la terre et Nico, resté sur le vélo les deux heures alors qu’Hélène, trempée, capitulait, termine la course avec la Hollandaise, tous deux bien boueux. Arrivés à Santa Héléna, nous découvrons notre auberge bien spartiate où il n’y a pas d’eau courante avant le soir. Nous discutons avec des gosses du village boueux, pas farouches mais bien curieux, tapons le ballon avant de rentrer prendre une bonne soupe de poulet et pommes de terre et de découvrir sur nos vêtements mouillés… une tarentule ! Et pas une petite ! Une vraie, bien à l’aise, qui disparaitrait on ne sait où après un coup de bâton… Autant dire que les portes du dortoir sont restées bien closes…

Jour 2 : Chemin de l’Inca dans la jungle

Aujourd’hui mardi 20 décembre, lever 5h et sous la pluie pour partir de bon matin à l’assaut d’une partie d’un des trekkings les plus fameux (et difficile) d’Amérique du Sud. La pluie s’arrête très vite pour laisser place à un soleil étouffant d ès 7h30 où nous assistons à une scène quotidienne de la saison des pluies : une route et des véhicules bloqués par les glissements de terrain boueux. Une grosse pelleteuse déblaie la boue ocre vers les ravins tandis que des hommes poussent la voiture immobilisée. 30 minutes après la voie est dégagée et nos chaussures peuvent de nouveau s’enfoncer dans la terre pour grimper le chemin. La journée sera faite de marche plus ou moins éprouvante, sous la canopée, avec des montées raides et des descentes mettant nos genoux à rudes épreuves, ponctuées de pauses dans des maisons uniques au cœur de la jungle. Vers 9h la première pause nous en apprend plus sur la culture de la coca dans cette jungle, sur les gens qui y vivent. Nous nous trouvons nez à nez avec un singe domestiqué surexcité qui semble avoir trop abusé de la pilule bleue et en fait bénéficier son ours en peluche.

Puis ça repart de plus belle, le souffle court, les muscles en pleine activité, les yeux grands ouverts. Sur le chemin on peut cueillir des mangues, des bananes et des citrons sauvages. Recueillir de l’Aloé Vera aussi. Au deuxième arrêt on goute un jus maison de fruits la passion sauvage, on caresse un porc épic, observe les chiens squelettiques et se laissent tatouer à la cochenille des signes de guerre inca sur le visage. Photo de groupe et c’est reparti.

Vers midi enfin on atteint le point le plus haut de la montagne. Décidément les Incas avaient le chic pour vouloir se rendre aux endroits les plus inaccessibles. Ils n’avaient pas intérêt à avoir le vertige sur ces marches inégales de 50 cm de large alors que 2500 mètres de vides les jouxtent. Enfin nous faisons une courte pause déjeuner et sieste dans les hamacs avant de repartir pour une après-midi à passer des rivières, traverser des ponts suspendus ou des tyroliennes de fortune.

Vers 19h enfin nous avons notre récompense : Les sources chaudes de Santa Thérésa. Trois bassins naturels où l’eau à 35 degrés détend nos muscles. Nico et Hélène y rejoignent Adé qui les y a attendu toute l’aprèm. Le soir, soupe, truite et petit cocktail de Pisco sour avant de rejoindre des lits sommaires.

Jour 3 : On The Road

Aujourd’hui mercredi 21 décembre, lever ensoleillé même si matinal, pour rejoindre Aguas Calientes, la ville au pied du mont Machu Picchu. Nous sortons des paysages de jungle pour des montagnes moins touffues mais plus hautes encore. Tandis qu’Adé part faire la plus haute tyrolienne d’Amérique du Sud, Nico et Hélène rechaussent les chaussures de randonnée jusqu’à 14h où tout le monde se rejoint près de la centrale hydroélectrique du Parc national Machu Pichhu pour déjeuner. Puis c’est tous ensemble que nous repartons pour 5h de randonnée le long d’une vieille voie ferrée au bout de laquelle se trouve Aguas Caliente. Fourbus, nous nous couchons tôt dans cette ville ultra-touristique où un tout nouveau paysage d’hôtels de luxe a remplacé les petites maisons de bois et de tôles.

Jour 4 : MACHU PICCHU

Aujourd’hui jeudi 22 décembre, lever à 4h. Il fait encore nuit noire et des trombes d’eau brouillent la vue. Courageux mais inconscients, Hélène et Nico s’élancent sur la route de l’Inca : 2000 marches hautes à travers la végétation étouffante pour atteindre le sommet du mont Machu Picchu et découvrir la fameuse cité impériale disparue. Trempés jusqu’aux eaux dès les 10 premières minutes de marche, ils arrivent en haut deux heures plus tard épuisés et frigorifiés, marchant dans des chaussures débordantes d’eau et vêtues de ponchos plus du tout imperméables, mêlant l’eau de pluie à leur sueur. Mais Adé arrivée en bus se retrouve vite dans le même état après 1 heure de visite sur le site. La vue est imprenable, l’ambiance magique. Baignée de nuages, la cité impériale s’offre à nous dans sa plus belle robe de mysticisme, soumise aux lois de la nature et des dieux. Des lamas paissent paisiblement, de petits groupes serrés se pressent dans les terrasses inondées, entre les vestiges sacrés. Epoustouflant. Mais la nature est plus forte, nous redescendons vite nous mettre au chaud à l’auberge.

Nous n’avons même pas pu filmer ou prendre de belles photos. Hélène et Adé s’endorment tandis que Nicolas parle avec les Argentins. Vers 13h la pluie laisse place au soleil. Les Argentins remontent au Machu Picchu… mais en bus cette fois-ci ! Hésitant, Nico finit par craquer vers 15h et décide de remonter lui aussi en bus pour prendre des photos et admirer le site sous le soleil avant que la pluie de 17h et l’échéance du train à 18h15 ne le fassent redescendre au pas de course.


A 19h nous sirotons tous trois un mate de coca dans le Peru Rail nous ramenant à Ollantaytambo où un minibus nous attend. A 23h, nous nous endormons chez Frankestein, au bout de nos forces, mais enchantés de la magie de ce trekking.

 

Retour à Cuzco et départ du Pérou

 

Aujourd’hui vendredi 23 décembre, nous retrouvons Alex, notre pote canadien du trekking, sur la plaza de Armas de Cuzco. Nous sommes bel et bien à la saison des pluies, pas de doute. Nous visitons tout de même les rues pavées de Cuzco, les petites tiendas de tissus colorés, d’écharpes en poils de bébé Alpaga, de bonnets péruviens de toute forme… et croisons même des lamas. Vers midi, c’est l’heure du cuy ! Ici la spécialité c’est le cochon d’Inde… et bien… que ça reste ici . Presque rien à manger et une viande élastique au gout trop fort… heureusement que le pisco et la bonne soupe à l’alpaga étaient là.

Nous récupérons le linge du trekking que nous avions laissé à laver dans une boutique et montons dans un taxi direction l’aéroport. Le taxista nous parle du raciste des limeños envers eux et des résultats de football.

Déjà nostalgiques, nous décollons de l’aéroport de Cuzco à 15h30. Apr ès 5 heures de transit à Lima et une dizaine de dunkin donuts avalés, à 22h30 nous disons adieu au Pérou.

Filed Under: Amérique Latine, Pérou

3 Comments

  • Camille & ses parents says:

    Bonjour Dadie,

    mes parents et moi te souhaitons une très bonne année 2012. Continuez à nous faire voyager au travers de vos photo-reportages (félicitations au photographe ;-) ). J’espère que vous avez pu profiter du feu d’artifice de la plage de Copacabana pour fêter la nouvelle année… Il avait l’air très beau.
    Je retourne à l’école et chez Annie mardi.
    Gros bisous

    Camille et ses parents

    message spécial de la part de Camille :
    cxhjgàx:fàvvws »snqqp’_88_______bb7
    (p’tit bisou à Dadie)

  • Sophie says:

    Très beau récit, c’est chouette d’avoir vos aventures en détail! Contente de lire l’allusion au « Green, go », expression que j’adore, et utilisais à tout bout de chant au Mexique!
    Les photos sont magnifiques, j’ai déjà hâte de voir tout ce que vous avez filmé!
    Bonne année à vous trois!

  • Elisa says:

    Il est trop mignon le petit singe avec son ours en peluche !!! =D

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