L’Inde : Le désenchantement

Apr 25
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Aujourd’hui mardi 20 mars, Adé et Hélène revêtent leurs saris et sortent déjeuner. Et les commentaires fusent ! Toutes les 5 sec on a le droit à un ‘Biutiful Saree’, ‘OOOOh, nice sari’ ‘Indian Girl, like Indian Girl’ ‘Oh biutiful Madam, biutiful’ ‘Whites with sarees : do you like it ? Biutiful on you !’ Les femmes leur demandent où elles les ont acheté, combien, touche le tissu, apprécient la qualité, rougissent, sourient, se moquent, rigolent, saluent le geste… En tout cas personne ne semble indifférent ! C’est vrai qu’en y pensant on ne voit aucune européenne portant le sari. Elles se contentent de larges pantalons et de tuniques hippies. Nous sommes fières de le porter, c’est très élégant et signe d’intégration dans la culture indienne. Et les Indiens comme les Indiennes semblent honorés et ravis de notre geste. Bref tout va bien jusqu’à ce qu’arrive l’heure de prendre le bus que nous avons réservé pour Udaïpur. Pour quelques euros, on nous a toujours conseillé de prendre les meilleurs car les conditions de conduite et de route sont VRAIMENT dangereuses… Et pour 16 heures de route ça vaut le coup. Mais plutôt voyageurs au budget serrés, on prend un bus touristique lambda, censé être avec clim tout de même ! Mais lorsqu’on voit arriver le soi-disant ‘bus touristique’ après une heure d’attente sur un trottoir du Nord de Bombay : la climatisation promise se résume à des fenêtres qui ne ferment plus, et les places « sleepers » réservées sont des placards en hauteur où on n’a pas intérêt d’être grand, gros ou encore moins claustrophobes pour pouvoir rentrer. Sans parler de l’âge du bus, l’état des sièges, des compartiments bagages où s’entassent 10 cm de couche poussière, l’odeur, les cris des Indiens… Et puis ça va aller en s’empirant… Apeurés par les « placards perchés » où l’on ne peut pas s’asseoir ni s’attacher et où l’air étouffant empêche de respirer correctement, nous nous installons sur des fauteuils libres. Il n’y a pas de ceinture non plus et ils ne sont pas beaucoup mieux mais on respire au moins. Mais là on nous demande de partir car on n’a pas payer pour ! C’est un comble ! Il n’y a personne dessus ça dérange qui ! En plus on a payé la « taxe du blanc » vu que tous les autres passagers ont payer 300 ruppes pour un siège, 500 pour un sleeper, et qu’on nous en a demandé 800 ! Mais non, ils ont décidé de nous em**bêter. Ils nous donnent constamment des ordres en plus : assis-toi là, fais ça, donne-moi ça… ça commence à bien faire ! D’autres Indiens se mêlent de la chose, nous disent de bouger alors qu’on a payé plus et que surtout on ne dérange personne le bus est vide ! Mais de quoi je me mêle ?! Et puis on n’avance pas, cela fait 3 heures que nous sommes partis et toujours garés dans la banlieue de Bombay, à attendre que les rabatteurs fassent monter du monde. La nuit tombe et les arrêts se multiplient. On descend à une pseudo station-essence (la succession de bidonvilles poussiéreux le long des routes rend la distinction délicate) où on se demande les toilettes… Ce trou derrière le mur plein d’excrément ? Ah d’accord… A quoi on s’attendait en même temps… Bon allez, on ne va pas faire les chochottes. On s’y attendait. C’est plutôt la colère qui amène de l’amertume. Le fait de s’être fait prendre pour des imbéciles et hurlés dessus en plus depuis le matin plutôt que les conditions de voyage. En rentrant dans le bus ça croule de personnes désormais, ils s’entassent à 5 ou 6 sur un sleeper, le double dans l’allée… Et ça crie… Et on a froid… joyeuse nuit…

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