Aujourd’hui samedi 17 décembre, Nicolas et Hélène se réveillent au chant (croassement horrible ?) du flamant rose.
(Reprise du nous) Groguis par l’altitude, le froid de la nuit et l’émotion, nous nous réveillons sous un soleil de plomb. Qui l’eut cru après le temps d’hier soir ? Parfait pour la pêche !
Avant cela Cristina nous prépare un petit déjeuner de choc à base d’œufs d’aves et de maté de coca. Nous embarquons sur les roseaux avec Victor et grâce à sa rame-gouvernail, nous quittons l’île pour nous diriger vers el lago mayor, où le lac titicaca gagne en profondeur. C’est là que nous relevons ses filets. De petits poissons s’y agitent. Truites et autres espèces spécifiques du lac rejoignent le bol posé dans l’embarcation.
Puis Victor tient à nous montrer comment le peuple Uros ramassent, coupent, le roseau, leur élément de vie. Il faut faire attention à où et à quand on le récolte pour ne pas abimer ou tarir cette ressource vitale à leur manière de vivre. Armé d’un baton d’eucalyptus auquel est accroché une lame, il fauche les plantes sous l’eau. Le roseau est appelé « banane des mers » chez eux, car leur bout blanc s’épluche et se mange comme une banane. En général les étrangers ne peuvent pas en manger comme l’eau du lac (dont le roseau est gorgé) leur est indigérable. Qu’importe ! Nous goutons ! Nous verrons bien l’effet dans quelques heures… Ce n’est pas mauvais en effet, ça a un gout de concombre.
Nous repartons vers l’île où Victor nous enseigne la culture des Uros : leurs traditions, leurs religions animistes, leurs valeurs, leur éducation, la construction des îles, la vie quotidienne… Nous sommes aux anges de pouvoir partager ces moments privilégiés au cœur d’une tribu si particulière. C’est une expérience de vie et de partage hors du commun. Une fois de plus Cristina, cuisinière hors pair, régale nos papilles avec des papas, poulet, légumes et une soupe verdâtre délicieuse avant de servie en dessert du cactus bien juteux, rose à souhait… mmmmmh. Nous nous prêtons à l’essayage des vêtements traditionnels des Uros. C’est très confortable mais une fournaise là-dessous alors qu’il fait 30 degrés au zénith !
Malheureusement c’est déjà l’heure de quitter nos hôtes bienveillants. Promis nous leur ferons une pub d’enfer pour encourager ce tourisme responsable, communautaire, sans intermédiaire et leur profitant vraiment. Leurs sourires nous accompagnent durant la traversée jusqu’à la terre ferme. La parenthèse magique se referme…
Nous rejoignons l’auberge où Adélaïde a dormi l’autre nuit, y déposons nos sacs et ressortons aussitôt visiter la ville. Les bruits et les odeurs nous séparent définitivement du rêve que nous avons vécu sur Khantati, l’île de Cristina et Victor. Mais les étals colorés sont bien jolis tout de même. Après une grande ballade nous rentrons en pousse-pousse à vélo pour nous reposer à l’auberge avant notre départ demain dès l’aube pour Cuzco.
Quant à Adélaïde, le matin elle se réveille à Puno dans l’auberge Duque Inn, tenue par un excentrique Ricardo qui, bien qu’elle lui propose de s’enregistrer , préfère lui conseiller d’aller prendre un thé sur la terrasse tranquillement… (elle parle au Je maintenant pour plus de commodité une fois de plus) Bingo, vue imprenable sur le lac Titicaca, sous un ciel d’orage… J’en profite pour écrire quelques cartes, après un mois, difficile de résumer en quelques lignes tout ce que l’on a pu vivre! Je pars en circuit organisé d’une journée pour les îles du Lac, au programme, passage que les îles flottantes des Uros, puis direction Taquile, une des plus grandes îles du lac (la plus grande du côté péruvien). Je monte donc dans le minibus qui m’emmène au port, et là je me fais surprendre par une main tendue et une voix masculine « Hello, I’m Brian, and this is my wife Mercedes and my daughter Rachel, where are you from ? », et me voilà embarquée pour la journée avec ces 3 Canadiens, très gentils quoiqu’un peu clichés… Nous arrivons rapidement aux Uros où nous restons une petite heure, le temps de découvrir l’étonnantes façon dont sont fabriquées ces îles et de rencontrer quelques habitants.
Puis, nous reprenons le bateau pour 2h30 de navigation vers Taquile, où je réussis à m’échapper du groupe pour le déjeuner soi disant typique (au programme , repas dans une auberge où il n’y a pas un seul local, où la nourriture est particulièrement chère et où les serveurs invitent les touristes à danser les danses traditionnelles….) non merci , je vais manger sur la place centrale de l’île où je trouve un Argentin, un Espagnol et une Française, qui eux aussi ont échappé à leurs groupes de touristes beaucoup trop touristiques… Taquile est une très belle île, les habitants, tous en tenue traditionnelles (les femmes avec leurs gros jupons, et les hommes avec des bonnets de couleurs : rouges pour les mariés, rouges et blancs pour les célibataires) sont très farouches et n’aiment pas beaucoup les touristes (en même temps , en voyant l’attitude de mon groupe je peux les comprendre…) et leur artisanat est magnifique .
Après 3 bonnes heures de visite et de ballade sur l’île , nous reprenons pour les 2H30 de bateau qui nous séparent de Puno, où je retrouverai mes 2 chers covoyageurs à l’auberge….
encore un matin pleins de rêves .. grâce a vous