Apr 30

Jodhpur la surpeuplée, égout à ciel ouvert mais Jodhpur la merveilleuse

Aujourd’hui jeudi 24 mars, nous partons pour Jodhpur dans un bus comme à l’habitude bien rempli, la route est magnifique.


Le majestueux fort rajput : Mehrangarh. Construit au 15 eme siècle par des maharajahs, cette forteresse est un exemple de raffinement, d’art et de culture à l’indienne (Pour l’anecdote, il servit de base à Tolkien pour la description des forteresses de son « monde du milieu »
).


Les sales du fort font office également de musée, on peut entre autres y apercevoir de très anciennes peintures et des palanquins.

A ses pieds, au Nord, s’étend la ville bleue, nommée d’après les couleurs des habitations provenant d’anciens brahmanes qui y vivaient et qui vénéraient Krishna, dont le visage est représenté en bleu.


On aperçoit également d’autres très beaux palaces du haut des remparts.

On fait ensuite un tour dans la ville en passant par le marché, ses magasins d’épices et ses ruelles bondées ainsi que la superbe Clock Tower, sur la place centrale de la ville. On y croise également une procession de femmes.


Pour finir, on se fait plaisir en allant gouter la spécialité locale, le thali : le riz est l’ingrédient principal, servi à volonté et accompagné de 5 sauces : chutney, du dal (sauce aux lentilles), des légumes, de la viande plus ou moins épicés et de 2 types de galettes : le roti et le chapati. et un dessert à base de lait et très sucré. On assiste en dînant à un spectacle de danse auquel se prête volontiers Hélène.

Apr 25

Découverte d’Udaïpur

Petite note avant de commencer l’article: vous pouvez désormais cliquer sur les photos pour les voir en grand format!

Aujourd’hui mercredi 21 mars, arrivés tous engourdis et cernés à 9h à Udaïpur, nous montons dans le premier rickshaw pour rejoindre l’auberge que nous avons choisi… Et là c’est l’émerveillement devant une vue sublime des palaces se reflétant dans l’eau du lac, sous ce ciel orangé si propre à l’Inde… magique… Ces couleurs ne nous quitteront plus désormais et nous laissons donc les photos parler d’elles-mêmes pour la suite de nos deux semaines en Inde, avec quelques courtes pauses descriptives ou anecdotiques.

Les rues d’Udaipur



Petite sieste improvisée dans un magasin « d’artisanat »

Le fort d’Udaipur

Depuis le fort, on aperçoit des singes se trimballant sur les toits de la ville, chassés par un habitant qui ne veut pas se faire chaparder sa nourriture!

Rencontre devant le temple d’Udaipur

Au bord du lac

Randonnée sur les chevaux du Maharadja dans l’arrière-pays râjasthâni

Lors d’une randonnée à cheval qu’Adé et Hélène ont effectué dans le désert du Thar : Elles passent devant quantités de petites huttes de pailles où vivent des familles indiennes, les femmes marchant le long du sentier avec des cruches immenses en équilibre sur la tête qu’il faut aller remplir au petit puits. Les gosses saluent à chaque passage, « Namaste, Namaste ! » Puis au détour d’une colline elles arrivent devant une somptueuse oasis apparaissant comme un mirage vert au milieu de cet univers de poussière ocre. Des palmiers, un lac, des nénuphars… l’endroit idéal pour faire une halte.

Assises au bord de l’eau elles discutent avec le guide. Hélène se retourne un instant pour voir la tête mi horrifiée, mi-amusée d’Adé qui lui dit « Euh… Hélène, pourquoi le guide il caresse tes cheveux comme ça ? » Hélène sentait bien un truc tirer en effet… Doucement là on se calme, ce n’est pas une poupée. Elle se montre indulgente mais à peine le dos tournée, le guide lui met son doigt dans son oreille ! Elle le retire d’un geste vif et commence à être franchement choquée mais il remet son doigt dans l’oreille, alors là non ! ça suffit maintenant, elle se lève et s’éloigne en le regardant interloquée… Drôle de coutume quel qu’elle soit ! On rentre maintenant !

Apr 25

L’Inde : Le désenchantement

Aujourd’hui mardi 20 mars, Adé et Hélène revêtent leurs saris et sortent déjeuner. Et les commentaires fusent ! Toutes les 5 sec on a le droit à un ‘Biutiful Saree’, ‘OOOOh, nice sari’ ‘Indian Girl, like Indian Girl’ ‘Oh biutiful Madam, biutiful’ ‘Whites with sarees : do you like it ? Biutiful on you !’ Les femmes leur demandent où elles les ont acheté, combien, touche le tissu, apprécient la qualité, rougissent, sourient, se moquent, rigolent, saluent le geste… En tout cas personne ne semble indifférent ! C’est vrai qu’en y pensant on ne voit aucune européenne portant le sari. Elles se contentent de larges pantalons et de tuniques hippies. Nous sommes fières de le porter, c’est très élégant et signe d’intégration dans la culture indienne. Et les Indiens comme les Indiennes semblent honorés et ravis de notre geste. Bref tout va bien jusqu’à ce qu’arrive l’heure de prendre le bus que nous avons réservé pour Udaïpur. Pour quelques euros, on nous a toujours conseillé de prendre les meilleurs car les conditions de conduite et de route sont VRAIMENT dangereuses… Et pour 16 heures de route ça vaut le coup. Mais plutôt voyageurs au budget serrés, on prend un bus touristique lambda, censé être avec clim tout de même ! Mais lorsqu’on voit arriver le soi-disant ‘bus touristique’ après une heure d’attente sur un trottoir du Nord de Bombay : la climatisation promise se résume à des fenêtres qui ne ferment plus, et les places « sleepers » réservées sont des placards en hauteur où on n’a pas intérêt d’être grand, gros ou encore moins claustrophobes pour pouvoir rentrer. Sans parler de l’âge du bus, l’état des sièges, des compartiments bagages où s’entassent 10 cm de couche poussière, l’odeur, les cris des Indiens… Et puis ça va aller en s’empirant… Apeurés par les « placards perchés » où l’on ne peut pas s’asseoir ni s’attacher et où l’air étouffant empêche de respirer correctement, nous nous installons sur des fauteuils libres. Il n’y a pas de ceinture non plus et ils ne sont pas beaucoup mieux mais on respire au moins. Mais là on nous demande de partir car on n’a pas payer pour ! C’est un comble ! Il n’y a personne dessus ça dérange qui ! En plus on a payé la « taxe du blanc » vu que tous les autres passagers ont payer 300 ruppes pour un siège, 500 pour un sleeper, et qu’on nous en a demandé 800 ! Mais non, ils ont décidé de nous em**bêter. Ils nous donnent constamment des ordres en plus : assis-toi là, fais ça, donne-moi ça… ça commence à bien faire ! D’autres Indiens se mêlent de la chose, nous disent de bouger alors qu’on a payé plus et que surtout on ne dérange personne le bus est vide ! Mais de quoi je me mêle ?! Et puis on n’avance pas, cela fait 3 heures que nous sommes partis et toujours garés dans la banlieue de Bombay, à attendre que les rabatteurs fassent monter du monde. La nuit tombe et les arrêts se multiplient. On descend à une pseudo station-essence (la succession de bidonvilles poussiéreux le long des routes rend la distinction délicate) où on se demande les toilettes… Ce trou derrière le mur plein d’excrément ? Ah d’accord… A quoi on s’attendait en même temps… Bon allez, on ne va pas faire les chochottes. On s’y attendait. C’est plutôt la colère qui amène de l’amertume. Le fait de s’être fait prendre pour des imbéciles et hurlés dessus en plus depuis le matin plutôt que les conditions de voyage. En rentrant dans le bus ça croule de personnes désormais, ils s’entassent à 5 ou 6 sur un sleeper, le double dans l’allée… Et ça crie… Et on a froid… joyeuse nuit…

Apr 21

L’enchantement à la Bollywood

Aujourd’hui lundi 19 mars, nous prenons tous trois le même chemin que la veille en bifurquant après le Prince of Wales museum pour se rendre à la Synaguogue bleue, bien nommée à la vue du turquoise vieillissant de ses murs. L’intérieur est au contraire plutôt sobre. Puis nous marchons un bon moment afin de rejoindre Victoria Terminus, la célèbrissime gare centrale de Mumbaï, chef-œuvre imposant hérité de l’ère coloniale.


L’intérieur est tout aussi majestueux, mais caché par la cohue indienne qui y règne. Personne ne semble prêter attention aux plafonds sculptés, aux vitraux ou encore aux lustres. Sur le chemin sur qui tombons-nous au hasard ? Seethal !!! Elle est toujours avec ses éventails à plumes, accompagnées de 3 amies qui ne nous lâchent plus, fascinés par les « amis » tous blancs de Seethal.

Trop heureux de cette rencontre, on décide de l’inviter à Mc Do. C’est peut-être dégoutant mais c’est original pour elle, et propre pour le quartier. Elle est très réticente, pensant qu’on y mange que de la viande alors qu’elle est végétarienne comme tous les hindous, et aussi peut-être parce que cela lui fait peur de rentrer dans ce lieu d’étrangers et de castes supérieures. On finit par la convaincre et cela devient amusant. Elle prend un menu végétarien (Il n’y a dans tous les cas pas de bœuf vendus ici et peu de ressemblance avec les Mc Do étrangers) et une glace mais ne mange pas grand chose, préférant tout emporter dehors pour ses amies de rue. On marche longtemps ensemble, elle veut nous donner une adresse mais n’en a pas. Alors elle nous emmène près de l’Oval Maidan pour nous faire prendre l’adresse d’une policière gardant l’Université. Elle la voit tous les jours, elle pourra lui donner notre lettre. Nous rencontrons sa cousine et son bébé de quelques mois, puis la quittons pour prendre le train.



Nous nous rendons à Dharavi, le plus grand bidonville d’Inde, ses 1 million d’habitants et son économie millionaire malgré les apparences. Les gens paient des loyers pour 4 murs de tôle et parfois de l’électricité. Ils ont des commerces internes et en lien avec l’extérieur. Certains travaillent même dans des bureaux en ville et reviennent vivre là le soir. Depuis le pont de la gare, on voit les saris colorés qui sèchent au soleil le long des voix de chemin de fer. Les poubelles sont le terrain de jeux des enfants et la nourriture pour les nombreuses vaches et chiens errants.



C’est de là que part le Great Wall Project, ce mur de 2 km longeant la voix de chemin de fer et où les artistes du monde entier sont invités à laisser leur trace. Si certains dessins ou tags (pour les étrangers : les bombes coûtent trop chers ici) sont encore visibles, la plupart sont à demi-effacés par la pollution, la crasse ou les messages politiques. Le projet ne date pourtant que de 2010… Déçus, nous nous rendons à Adji Hali, la grande mosquée insulaire. Cette mosquée est reliée à Bombay par une large voix terrestre recouverte à chaque marrée haute. Elle se détache alors au loin tel un Mont saint-Michel Blanc, à un niveau…et avec 4 minarets …

Bref, il nous faut emprunter cette longue voie encadrée de stands et de mendiants déformés pour rejoindre la mosquée, puis couvrir nos cheveux, retirer nos chaussures et enfin faire les lavements. Seuls les hommes peuvent pénétrer au sein du bâtiment central. La foule est écrasante, on ressort vite, et partons vite même, écoeurés par la déchetterie maritime que révèle la marée basse.

Puis Nico et Hélène partent vivre l’aventure bolywoodienne dans le cinéma principal de Colaba. Le billet vaut à peine 2€ alors que le cadre est majestueux. C’est une véritable salle de théâtre rétro avec balcons et sièges défraichis des années 60. Les bandes-annonces paraissent aussi vieilles que le mobilier. Mais soudain, avant que le film ne commence, un drapeau indien flottant apparaît sur l’écran, tout le monde se lève, la main sur le cœur, c’est l’heure de l’hymne national. Tout le monde chante en chœur jusqu’à la fin, se rassoit, puis assiste au début du film… Etonnant. Mais pas plus que les commentaires et rires déchainés des Indiens tout au long de la séance. Le scénario a beau être en hindi, il n’est pas compliqué à comprendre.

Apr 20

Mumbaï la folle

Aujourd’hui dimanche 18 mars, nous prenons notre premier petit déjeuner indien à Bombay, notre nouvelle destination. Nous sortons ensuite et remarquons la circulation: un chaos des plus total dans un concert tonitruant et incessant de klaxons, au milieu d’une explosion de couleurs. On est aux anges. Que l’on aime ou on déteste, le charme indéniable de cette ville ne laisse personne indifférent. On se remet aux âpres négociations avec le taxi qui doit nous mener en centre-ville, à Colaba, c’est à dire au sud de la péninsule, pour trouver une auberge de jeunesse peu chere… En traversant la ville en taxi, nous prenons conscience de l’ampleur de cet incroyable et sublime désordre indien.


La ville offre un spectaculaire enchevêtrement architectural : les styles gothique, victorien et Art déco s’y mêlent, reflétant l’époque coloniale britannique et d’innombrables années d’influence européenne, en même temps que les bâtisses délabrées en technicolor et les bidonvilles tentaculaires.

Nous arrivons enfin devant l’hotel petit budget de l’armée du salut où nous nous rendons.

Nous longeons ensuite le célébrissime Taj Mahal Hotel, si prestigieux en bord de l’océan, bien que ce dernier soit trouble. Les Porsche sont garés le long de cet hôtel alors que les vendeurs de rues sont souvent repoussés. Nous nous offrons un petit tour en calèche dans le quartier… c’est vu et revu mais toujours aussi agréable ! Nous allons vers la Gateway of India, cet arc de triomphe attirant les foules de touristes indiens avant de s’éloigner du front de mer pour remonter vers Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya (ancien Prince of Wales Museum) puis vers l’Oval Maidan bordé de l’University of Mumbaï et la High Court, le long de dizaines de terrains de criquet, toujours pleins et parcourus par les joueurs et spectateurs avec autant de ferveur, qu’elle que soient leur classe sociale.


En chemin Hélène engage la conversation avec une vendeuse de rue et cette dernière nous propose d’aller dans son quartier pour acheter des saris pas chers… mais il faut prendre le train (leur métro). D’abord hésitants, on finit par foncer, et en plus elle nous paie les billets ! Non mais c’est fou ! C’est elle, la petite vendeuse de rue vivant dans un bidonville, qui veut nous offrir nos billets ! A 4 rupees soit mais tout de même ! Elle est si adorable ! On passe quelques stations et nous arrêtons à … Mahalaxmi, où se trouve Dhobi Ghât !

LE fameux bidonville surnommé « le lavoir de l’Inde » avec plus de 1024 lavoirs à ciels ouverts vieux de 140 ans, où se retrouvent la majorité des vêtements à laver de Mumbaï.

Les couleurs sont somptueuses encore une fois. Là outre les enfants des rues, plusieurs femmes nous sautent dessus avec de nous vendre leurs articles. Seethal, notre jeune amie, leur parle de notre envie de saris, et tout de suite plusieurs femmes partent et reviennent 5 minutes après les bras chargés d’étoles scintillantes. Plusieurs dizaines de minutes d’après d’âpres négociations et de rires, les filles se mettent d’accord sur plusieurs tissus qu’il faudra encore faire ajuster chez un tailleur de rue.

Mais pour l’heure, un peu fatigués de notre longue journée de marche nous rentrons à Churchgate (notre station) avec Seethal qui a tenu à nous accompagner. Cette fois-ci c’est nous qui payons ! Adorable cette Indienne. Elle qui va se marier dans deux mois avec un homme choisi par sa famille. Il vient D’Ahmedabad. La tradition veut que ce soit les parents qui choisissent l’époux de leur fille au sein de leur jati (caste). Ils devront ensuite payer une dot pour leur fille qui ira vivre avec son époux. D’où le nombre trop élevé d’assassinat de fillettes au profit des garçons. Si les castes ne sont pas très visibles au jour le jour à part quand un homme se lève pour un autre, elles sont en revanche encore assez enracinées dans les traditions des populations pauvres et rurales , ou chez les générations précédentes. Et ce malgré leur abolition officielle en 1961 et l’instauration de quotas dans les universités.

Vendeur de rue de jus de canne à sucre

Apr 16

Singapour (et contre)

Aujourd’hui, mercredi 14 mars, nous atterrissons à Singapour : pas d’hésitation, on file au Budget Terminal retrouver Victoire, une ancienne colocataire et amie d’Adélaïde qui décolle pour le Vietnam quelques heures plus tard et a proposé de nous laisser les clés de son appartement pour le week end. Malheureusement, à cause d’une erreur de terminal nous n’arriverons pas à croiser Victoire, mais pas d’inquiétude, les clés sont chez son voisin… Nous voilà donc plus que confortablement installés dans l’appartement de Victoire et de ses colocataires (que l’on remercie infiniment une fois encore !). Fatigués du voyage, nous sommes surtout affamés et pressés de découvrir la gastronomie Singapourienne : direction un petit restaurant chinois du quartier pour gouter quelques spécialités qui serons pour certains une réussite, pour d’autres beaucoup moins…

Aujourd’hui, jeudi 15 mars, nous partons découvrir une partie du centre de la cité-état : première direction, Little India pour découvrir un marché complet (produits frais, stand de nourriture, vêtements, chaussures…) le tout à l’indienne bien sûr ! Après une petit étude de marché sur le prix des saris, Hélène et Adélaïde décident qu’elles les achèterons en Inde… On flâne quelques heures avant un déjeuner bien mérité dans les stands du rez de chaussée, au programme pratas (sorte de crêpe fourrée) et autres spécialités, le tout en sirotant du thé vert glacé et du jus de citron vert…

Repus, nous voilà prêt à repartir direction l’immense centre commercial (que dis-je, temple !) de l’électronique à Singapour : le Sim Lin Square, un bâtiment de 6 étages entièrement consacré aux produits électroniques en tout genre et à tout ce qui s’y rapporte de près ou de loin : on y trouve toutes les qualités, tous les prix, des vrais, des faux etc… Ce qui nous choque est l’accueil que l’on nous réserve, ici la règle est que si l’on s’intéresse ou même si seulement on semble s’intéresser à quelque chose, il faut l’acheter tout de suite sinon on se prend de dures réflexions des vendeurs qui peuvent aller jusqu’à vous ordonner de quitter le magasin… Ici pas question d’essayer, de comparer… On achète ou pas, point barre… Un peu déroutant (et dérangeant il faut le dire) pour nous.
Nous quittons donc cet endroit avec une impression très mitigée, nous avons fait quelques achats mais nous avons tous les crainte d’avoir été arnaqués : par exemple, Adélaïde a acheté un disque dur externe et sa housse, le montant de la transaction s’élève à 125 SG$, le vendeur n’acceptant pas la carte bleue, il l’accompagne jusqu’à un distributeur précis pour retirer de l’argent, en fait, ce distributeur de délivre que des billets de 50 SG$ et le vendeur n’a pas de quoi rendre la monnaie sur 130 SG$, Adélaïde sera obligée d’insister lourdement pour pouvoir récupérer son dû… Pas très agréable, ni très rassurant !
Nous quittons finalement Sim Lin pour se diriger vers Marina Bay, nous passons devant le théâtre à l’architecture remarquable avant d’aller visiter le Raffles hôtel, plus vieux bâtiment et figure emblématique de la ville avec ses murs blancs et son style colonial.

Nous en profitons pour admirer une vue magnifique sur l’hôtel du Marina Bay, hôtel mythique dont l’architecture laisse pensé qu’un paquebot s’est échoué sur le toît… Plutôt réussi ! Nous rejoignons finalement Marina Bay pour se détendre sur les bords des quais au coucher du soleil pendant qu’un groupe de musique singapourien s’essaie au reprise de tubes occidentaux.


Nous rejoignons finalement Marina Bay pour se détendre sur les bords des quais au coucher du soleil avant de repartir à l’assaut de deux centres commerciaux aux dimensions ahurissantes où l’on essaye de battre des records mondiaux (ici la plus grande sculpture de ballons de baudruche du monde)…

Hélène et Nico en profitent également pour se faire manger les peaux mortes par des poissons au drôle d’appétit, la sensation est toutefois plutôt rigolote.

Le monastère bouddhiste qui se trouve juste à côté de la résidence où nous logeons, Simsville.

Un des temples les plus célèbres de Singapour, le temple du Bouddha à la dent d’or:
 
Spectacle sur la place en face du temple:

Une image typique de Singapour, le linge qui sèche en façade des immeubles.

Chinatown et un temple Hindou
 

Apr 5

Retour à Perth

Aujourd’hui mercredi 7 et jeudi 8 mars, nous faisons la route inverse pour rejoindre au plus vite Perth. Sur la route, en cherchant à faire le plein, nous suivons des panneaux qui s’enfoncent dans le bush et arrivant à une petite pompe en plein désert, à côté de laquelle se reposent une dizaine de kangourous paraissant apprivoisés. Une vielle dame à l’élégance des safaris d’Anglais nous présentent ses kangourous semi-domestiqués.

Nous ne pouvons pas les caresser mais les approcher de très près. C’est fou comment cela ressemble à un chien quand ça dort. Nous repartons assez vite vers Gingin mais au coucher du soleil nous en sommes encore loin alors décidons de nous arrêter dans un routier, à côté des immenses road-trains de 40 mètres de long.

Bon, d’accord c’est très bruyant et ambiance particulière (magazines pornos partout dans le shop) mais les douches chaudes sont gratuites et propres et le personnel souriant. Mis à part les énormes araignées à côté, c’est parfait !

 

Aujourd’hui vendredi 9 mars, nous arrivons à Perth vers midi et filons à la poste récupérer un précieux sésame : nos nouvelles cartes bleues ! Le colis récupéré, nous filons à Fremantle, très charmante petite station balnéaire bobo au Sud de Perth, vers 15h. Parfait pour visiter son centre-ville élégant et son marché couvert animé avant de rejoindre notre couchsurfing : la maison de ville de Zoé et Jeremy.

Nous passons la matinée du lendemain dans le centre-ville de Fremantle avant de reprendre le van le dimanche pour nous rendre chez notre second couchsurfing, situé dans Perth cette fois-ci. Après quelques difficultés pour trouver l’adresse, nous arrivons dans un pavillon avec un grand garage et un jardin honorable. C’est notre hôte, Matt, qui nous ouvre avec un grand sourire. Puis il nous présente deux autres filles, puis un couple de Français, puis deux Estoniens, puis… mais mon Dieu qui sont ces gens ? Ce sont en fait tous des couchsurfeurs !!! Matt vivant seul depuis sa récente séparation avec son épouse, il a donc une grande maison pour lui tout seul, avec deux jours de garde de ses bambins par semaine. On suppose que c’est pour se changer les idées et avoir de la compagnie anti-blues qu’il reçoit autant ! Mais ce n’est pas tout ! Non seulement il accepte une dizaine de couchsurfers en même temps et ce depuis 3 semaines, mais en plus il leur offre TOUT : On peut se servir dans les shampoings, dans les draps, les matelas, la nourriture, le papier toilette, les sodas…. Et même les bières ! Tout est à volonté ! Où est l’arnaque ? Il n’y en a même pas ! Il cuisine même pour nous le premier soir où on arrive : 15 délicieuses papillottes de poulets aux légumes ! Mais ce n’est pas fini ! Il a laissé sa chambre à coucher à un couple de Français alors qu’il dort sur un des 3 matelas dans le salon ! Et il travaille le lendemain (dans l’informatique)… C’est à peine croyable. Tout ce petit monde est ébahi. Une Française lui demande pourquoi il fait tout ça pour nous. Il répond tout simplement qu’il a découvert couchsurfing par hasard il y a un mois et qu’il a tout de suite voulu participer à ce formidable projet, sachant qu’une nuit en auberge de jeunesse à Perth coûte plus de 30€. Qu’il ne fera peut-être pas ça toute l’année, et surtout avec tant de personnes mais que jusqu’à présent il n’a passé que des bons moments et que cela le rend heureux. Et bien nous aussi ! Nous passons une agréable soirée à discuter avec lui jusqu’à pas d’heure et à jouer au billard dans le garage où nous dormons d’ailleurs par terre avec nos sacs de couchage.

Au revoir Mr. Ouch

Aujourd’hui lundi 12 mars, matinée nettoyage de Mr. Ouch avant de le remmener au dépôt Wicked.


Puis direction le centre-ville de Perth où nous flânons, comme dans la jolie ruelle « London Court » tout de colombages revêtue.

Le centre-ville est haut et moderne, extrêmement commerçant. Mais du coup assez ennuyant quand on n’a pas d’argent à dépenser. Nous rentrons donc assez vite au paradis des couchsurfers où un des 12 invités du soir a concocté un merveilleux repas avec des papillottes de poisson fondant et ses petits légumes…mmh un régal. Demain ce sera à nous de cuisiner pour tout ce petit monde  avant de partir pour l’Asie !

Apr 5

De Coral bay au Cape Range

Aujourd’hui dimanche 4 mars, 8h et déjà accablés par la chaleur… mais l’océan n’est pas loin ! Une petite baignade matinale, petite douchette et petites courses au supermarché avant de filer vers Coral Bay, cette plage de sable fin à l’eau turquoise, accessoirement bordée de la grande barrière de corail de l’Ouest…à 100 mètres du rivage. Mais avant d’en arriver là, il y a des centaines de kilomètres de désert à traverser sous les Celsius. On décide de mettre la clim pour une fois… ça fait du bien ! Le long de la route , on observe nos premiers nids de termitières géantes, des monticules de terre rouge compactée sur plusieurs mètres de hauteur… Hélène insiste pour s’arrêter les voir de près, repensant à son directeur ALTEREA, l’entreprise de solutions énergétiques pour laquelle elle avait travaillé, qui avait fait une thèse sur leur architecture énergétiquement écologique. L’arrêt était enrichissant mais on a hâte de remonter au frais dans le van pour une fois !

Mais un liquide bleu coule désormais sous le bas de caisse… Mon Dieu, on ne perd tout de même pas tout notre liquide de refroidissement ! En démarrant le voyant du radiateur s’allume, on a peur de casser le moteur en roulant à chaud sous 50°C ! On se gare un peu plus loin, en espérant qu’une voiture passe assez vite… on n’en a pas vu depuis 1 heure… Par chance une voiture arrive à peine 10 minutes après et nous rassure : Coral Bay n’est plus qu’à 10 km, elles nous escortent au cas où quelque chose se passerait mal… Arrivés à bon port dans ce complexe de campings en bord de mer, on s’aperçoit vite qu’il n’y a pas de garage… mais un garagiste connu sous le nom de Jonnhy est en train de déjeuner à la terrasse ! Sympathique, il accepte d’examiner notre van mais paraît ulcéré contre la compagnie de location Wicked : ils ont tous des problèmes et aucun manuel n’est fourni, tout est approximativement vérifié. C’est en fait le réservoir d’eau qui se vide à chaque arrêt, il suffit de rajouter régulièrement de l’eau. Ouf… Belle frayeur. Il est temps de profiter de la plage ! Le snorkeling ici est magique : poissons géants, coraux, raies… c’est magnifique.

On sacrifie nos principes anti-dépenses pour payer une nuit de camping étant donné qu’il est difficile d’y échapper à Coral Bay, succession de campings!

Aujourd’hui lundi 5 mars, nous partons au petit matin vers Exmouth, la dernière « ville » (tout est relatif) avant 2000 km de désert pour rejoindre Broome. On fait quelques arrêts au National Cape Range pour voir des séries de gorges d’un rouge vif.

L’entrée dans la bourgade est un peu décevante. C’est petit et sans charme. Mais il y a un supermarché avec de l’air conditionné où acheter de quoi se sustenter… et ça c’est génial. On part à la chasse aux allées pour passer la nuit et tombons sur un habitant acceptant de nous rendre service… chez son ami. Etrange… on le suit jusque là-bas mais son « ami » paraît encore plus inquiétant. Il veut absolument nous inviter à rentrer chez lui mais son visage ne nous plait pas, il parle vite, trop vite, la lueur de folie dans ses yeux nous inquiète. On lui parle d’une plage où on doit se rendre avant de revenir à la nuit tombée. Mais il nous met en garde contre un requin qui y rode en ce moment. Déçu, il nous laisse partir. Une fois près de la mer on prend le temps de diner nos nouilles déshydratées avant de repartir en centre-ville… Très doucement car les kangourous sont très nombreux sur la route, maintenant que le soleil est couché.


Les émeus aussi sont de la partie. Une fois dans son allée, on le voit débarquer à toute vitesse pour nous inviter à prendre une bière dans son salon. Mais prudents, nous refusons. Il paraît vraiment énervé mais tant pis. Nous partirons au petit matin.

Aujourd’hui mardi 6 mars, nous prenons une route de 40km pour rejoindre la baie du Cape Range National Park, afin de tenter d’apercevoir tortues et requins qui n’étaient malheureusement pas là aujourd’hui. On reprend donc notre route vers Coral Bay puis Carnavon en passant le tropique du Capricorne pour la troisième fois (après l’Argentine à Salta et ici à l’aller). En prenant la photo sous le panneau, des Français nous conseillent de voir Quoba Point et ses Blue Holes où le coucher de soleil sur la mer est majestueux.

Cependant en arrivant près de Carnavon, ces endroits sont indiqués à plus de 50 km, ce qui ferait donc 100km aller-retour de détour… Mais bon, Carnavon et sa population aborigène semblant peu attrayante face à un point de vue magnifique, nous fonçons, alors que le soleil se fait de plus en plus bas dans le ciel… Et oui, alors que des vaches et chevrettes sauvages en plein milieu de la route nous ralentissent, nous loupons le coucher du grand astre. Balancés par le vent, nous nous garons sur une aire de parking pour passer la nuit.

Apr 4

De Geraldton à Monkey Mia

Direction Kalbarry, la douche froide (voire pas de douche)

Aujourd’hui jeudi 1er mars, le garçon qui nous a reçu dans son allée vient frapper à la porte du van : le thé est prêt ! Nous cherchions hier un endroit où dormir gratuitement et ce jeune pêcheur de langouste et employé de supermarché nous a gentiment proposé gentiment de garer notre van devant chez lui. Nous pavons passé une soirée agréable, sirotant quelques bières devant un film.. jusqu’à ce que le courant saute pour la nuit. Tant pis, on se couchera plus tôt, retour dans le van brulant! Comme des amis de longues dates, nous nous charrions et passons une bonne matinée tous les 4 avant de rejoindre la plage puis de reprenons le van sous les 40°C sans la clim, transpirant sur nos sièges si chauds…

Vers 18 heures enfin nous atteignons Kalbarry, en bord de mer. Il est temps de nous trouver un gentil villageois qui pourrait nous accueillir… mais après deux heures de tour de village balnéaire et une dizaine de refus désagréables, il nous faut nous rendre à l’évidence. Seuls les kangourous sautant dans les ruelles nous paraissent souriants.

Les gens ne sont pas tous aussi aimables suivant les régions… on croirait presque qu’ils ont reçu une circulaire pour mettre en garde contre les voyageurs en van. Tous nous disent que c’est interdit, qu’ils vont avoir des problèmes si le ranger passe, qu’il fait des rondes pour traquer des fraudeurs comme nous qui ne veulent pas payer le camping… ok, merci beaucoup, super sympa… on va donc en dehors de la ville, dans un sentier de terre rouge, où les moustiques et les bêtes bizarres pullulent, sans diner, juste prier pour dormir tranquille…c’est tout ce qu’on demande…

Denham, entrée dans la Shark Bay

Aujourd’hui vendredi 2 mars, nous sommes réveillés au petit matin par le ranger qui nous demande ce qu’on fait ici. Peur d’avoir une amende, on prétend être arrivées vers 5 heures de matin, exténués d’avoir tant roulés, et qu’on va repartir. Il ronchonne mais nous laisse partir. On se réfugie sur la marina pour utiliser les toilettes et se laver sommairement au gant de toilette, avaler un peu de céréales mouillés dans du lait en poudre, et on repart aussitôt quitter cette bourgade peu accueillante pour les voyageurs sans le sou. On pénètre dans le Kalbarry National Park pour découvrir une gorge dite impressionnante et une randonnée connue où deux personnes sont mortes de soif et d’épuisement…

Mais si la distance de 25 km est bien indiquée lorsqu’on sort de la route principale, l’état du sentier ne l’est pas ! On dirait que le van va exploser en mille morceaux tellement il est cahuté… Après 3 heures de route sans croiser âme qui vive sur l’asphalte brulant du désert australien, on atteint enfin la ville annoncée depuis 250 km : Billabong… en réalisant qu’il ne s’agit en fait que d’une road house, d’un routier, ou autrement dit : que d’une station-essence perdue au milieu de nulle part. On repart donc manger du bitume sous la chaleur accablante. Epuisés on découvre avec soulagement que l’on vient enfin de pénétrer dans Shark Bay, patrimoine mondial… Notre destination du jour ne doit plus être loin… mais en attendant on visite des stromatholites (formations rocheuses) sur une magnifique baie.

Puis nous mettons le cap sur « Shell beach » qui porte bien son nom puisqu’elle est constituée uniquement de coquillages blancs, tous identiques, qui coupent les pieds mais forment un parterre orignal d’un blanc immaculé.

Après une heure de route de plus nous atteignons enfin Denham et… ses mouches ! Des mouches nous assaillent à peine sortis du van, elles nous tournent autour, nous collent, nous rentrent dans les oreilles… on a commencé à les voir arriver sur la route mais à ce point-là ! On comprend maintenant pourquoi sur le toit intérieur du van il est taggué : « Le pire ennemi de Shark Bay : la mouche ». On file sous une douche publique pour essayer de s’en débarrasser (et de la sueur de la journée tant qu’à faire) mais c’est peine perdue…. Il faut apprendre à vivre avec. Nous rejoignons une aire de pique nique pour grignoter un morceau et rencontrons des Allemandes puis des Françaises avec qui nous passons la soirée, à se raconter nos méthodes pour fuir les rangers et les campings onéreux. Elles suivent le même parcours que nous et demain vont tenter d’aller voir les dauphins sauvages à Monkey Mia, le ressort ayant noué des liens avec eux depuis des décennies. Et bien… nous irons avec elle alors ! Mais en attendant nous ne savons pas où dormir alors nous éloignons de la ville, roulant une trentaine de kilomètres jusqu’à Eagle Bluff, un point de vue où le camping est interdit mais nous n’y passerons que quelques heures avant de se lever à 6h30 demain…

Aujourd’hui samedi 3 mars, lever avec le soleil pour aller nourrir les dauphins à 45 kilomètres de là. Arrêt à des toilettes publiques pour un brin de toilettes puis mise en maillot de bain direction la plage de Monkay Mia ! Là un filet de sécurité nous retient à quelques mètres de l’eau, nous laissant admirer les magnifiques pélicans géants (plus d’un mètre trente de haut) et leur fameuse gorge membranée.

Des employés du ressort arrivent nous expliquer la particularité de ce lieu où les dauphins de la Shark Bay viennent tous les jours depuis une cinquantaine d’année. Les pêcheurs avaient pris l’habitude de nourrir les dauphins ici, tous les matins, et des liens se sont noués au fil des années. Depuis, deux à trois fois par jour, le ressort nourrit des dauphins venant jouer sur cette plage. Ils changent toujours mais c’est rare qu’aucun dauphin ne viennent. Pour respecter ce lien créé entre les dauphins et les hommes, nous avons interdiction d’aller nager avec eux, nous pouvons nous immerger jusqu’aux cuisses, et c’est ensuite à eux de décider s’ils veulent s’approcher de nous ou non. La première salve de dauphins arrivent… C’est toujours aussi émouvant… C’est si beau de les voir jouer à quelques centimètres de nous.

Mais les touristes ce matin sont trop nombreux, nous nous éloignons pour aller faire du snorkelling un peu plus loin et voir des raies pastenagues se faufiler au fond des mers. Mais une heure après de nouveaux dauphins arrivent et cette fois-ci nous sommes une poignée de chanceux, nous avons donc l’honneur de pouvoir nourrir nous-mêmes les dauphins !



Le retour à la chaleur du van est désagréable mais nécessaire pour le nombre de kilomètres qu’il nous faut avaler aujourd’hui. A la tombée de la nuit nous atteignons Carnavon, la ville des Aborigènes… et… ça fait peur. D’un point de vue sociologique, il y a bien des leçons à tirer pour éviter la catastrophe d’assimilation d’une culture telle que les aborigènes. En entendant les récits, lisant des témoignages et ouvrant les yeux ici, on observe attristés la déchéance d’un peuple devenu ici ivrogne, violent, dangereux, saccageur, sans emploi… Partout les policiers doivent y faire attention, ils hurlent, crachent, les maris battent leurs femmes qui elles-mêmes battent leurs enfants qui eux-mêmes volent. Ils errent dans les rues en gueulant et cherchant des choses à casser. Ils sont sales et agressifs, parfois abrutis par l’alcool et cette vie déchue… Alors bien sûr ce n’est pas une généralité mais un constat tristement généralisé parmi tous les témoignages que nous entendons. Avant de nous faire briser le van, nous sortons de la ville effrayante afin de rejoindre la plage publique, 5 km plus au Nord. Le camping y est de même interdit mais nous nous cachons derrière le bâtiment des toilettes publiques, et les phares du ranger passent devant nous sans nous voir. Encore une fois, une nuit courte et agitée.

Mar 31

Départ pour Perth, Yanchep National Parc et ses koalas, Cervantes et ses chasseurs de requins

Aujourd’hui lundi 27 février, lever matinal pour l’aéroport domestique de Sydney direction la côte Ouest. Arrivée à Perth, on ne tarde pas pour vite récupérer notre van à l’agence Wicked, les barrés qui font des réductions si on est gay ou sexy ou qu’on a été dans une école catholique… bref, ils sont réputés pour avoir des vans tagués pourris mais pas chers, et faire de bonnes réductions pour des choses bizarres…(à la tête du client ?) Et en effet on a négocié une bonne réduction de 10% en racontant qu’Hélène avait fait l’école de la Légion d’Honneur à Paris, où 90 jeunes filles en uniformes dorment dans un même dortoir. En récupérant notre van, Momo nous manque déjà… Le « Mr. Ouch » que l’on nous remet, et que l’on surnommera Choubaka, est beaucoup plus vieux que Momo. Il est diesel et manuel mais surtout moins bien équipé. Le bidon d’eau est minuscule, et le réchaud à bout de souffle. On ne nous remet aucun papier du véhicule, ni ne nous donne d’explication à part qu’il ne faut pas conduire de nuit et de ne pas braquer si l’on voit un kangourou, seulement freiner. Le temps de faire quelques courses et l’on prend la direction du Nord, pour deux semaines de road trip sur l’une des routes les plus hostiles du monde, sous 40°C et parfois de longues heures de route rectiligne sans croiser âme qui vive. En traversant Perth nous sommes agréablement surpris par la ville. Au bord de l’océan, des chemins herbeux accueillent des joggeurs chanceux qui profitent d’un cadre exceptionnel. La ville est très haute, presque plus que Sydney, bien qu’évidemment beaucoup moins étendue.  Nous la retrouverons au retour. Pour l’heure il nous faut prendre la direction de Yanchep, à trois heures de route.  Nous y arrivons à la tombée de la nuit, sans avoir le temps de vraiment chercher où dormir. La plage sur laquelle nous étions est beaucoup trop venteuse, le van arrêté est violemment secoué de droite à gauche, un cyclone se prépare, ou bien tout simplement la variation, mais en tout cas il nous faut bouger. Quelques rues plus loin et nous nous arrêtons dans un cul de sac protégé par des buissons. Un chien enragé aboie dans le jardin voisin mais en l’ignorant il se calme.

Aujourd’hui mardi 28 février, on décampe assez tôt pour ne pas inquiéter les voisins et on file petit-déjeuner sur la plage. Le vent est toujours là mais avec une force tranquille, parfaite pour faire sécher le linge en 10 minutes… On se rend au Parc National Yanshep, réputé pour ses kangourous sauvages se baladant parmi les passants… Mais en arrivant, aucune trace des kangourous… On nous dit que ce n’est pas encore l’heure, les kangourous ne sortant qu’en soirée et la nuit, quand le soleil se fait moins brûlant. Car brûlant est bien le mot, l’air est sec et dès 10 heures du matin le soleil tape fort, la crème solaire 50+ ne suffisant même pas à se protéger des rougeurs. On avance tout de même tant bien que mal dans cette chaleur, se dirigeant vers la partie où sont observables des koalas. Ils font évidemment la sieste haut dans les arbres mais sont tout de même extrêmement mignons à observer.

Oh, il y en a un qui descend tout près ! Il vient grignoter des feuilles d’eucalyptus, sa nourriture exclusive qu’il peut mettre 5 jours à digérer. On respecte les barrières qui entourent les arbres pour ne pas trop s’en approcher, dans tous les cas ce n’est pas franchement dans notre intérêt, les koalas pouvant être agressifs. On repart vers les salles d’art aborigènes, puis à la recherche des kangourous devant se cacher sous les ombres… mais à part de grosses araignées on reste sur notre faim. Tant pis, on devrait en voir ailleurs. En attendant ce sont les perroquets que l’on voit, et trop même. Ils sont par centaines à caqueter au-dessus de nos têtes, gare aux fientes !

On reprend le van vers Cervantès, une ville de bord de mer sur la route du Nord. Arrivés là-bas au crépuscule, il nous faut vite trouver un endroit où dormir. En évitant les campings, payants, il est très difficile de trouver un endroit autorisé, où l’on ne risque pas d’empiéter sur une propriété privée ou de se faire amender par un ranger. Et ces derniers sont vigilants, ils font de nombreuses rondes pour se débarrasser des campeurs sauvages. Mais d’un autre côté aucun lieu gratuit n’est mis en place pour eux, donc nous. Des gens dans la rue, vite on leur demande si on peut se garer dans leurs allées ! Ce sont deux grands et gros pêcheurs barbus, de vrais bonhommes. L’un marmonne quelque chose à propos du camping payant tandis que l’autre nous invite aimablement chez lui, à deux rues de là. Une fois garés, non seulement il offre une bière à Nicolas, mais en plus il nous invite à rentrer chez lui, prendre une douche, dormir dans la chambre d’amis, regarder la télé…bref faire comme chez nous, alors que lui part à pied au pub, nous laissant les clés ! Woaw ! Mais qui est ce généreux bienfaiteur qui en plus possède une superbe maison bien tenue avec vue sur la plage ? C’est Tony, un chasseur de kangourous-pêcheurs de requins et de langoustes- qui travaille sur une plateforme pétrolière. Là il vient de rentrer et a acheté un nouveau bateau, tandis que sa femme est en voyage d’affaires. A demain matin Tony ! A nous la cassette de Nemo, pour se mettre au point sur la barrière de corail ! Et oui on n’arrive pas à faire fonctionner le lecteur dvd et nous sommes donc rabattus sur les VHS… Malheureusement tout se passait bien jusque la bande se coince dans le magnétoscope aux ¾… Le bon vieux temps…

Aujourd’hui mercredi 29 février, on commence par un petit dej agréable sur la terrace de Tony et en sa compagnie, avant de se rendre au Nambung National Park, et ses célèbres et mystérieux « pinnacles » sortant des dunes de sable jaune. Ces flèches de roches altérées sont éparpillées par milliers à travers le désert et créent un paysage étrange, d’une autre planète. Certains mesurent jusqu’à trois mètres cinquante de haut, et certains se terminent avec une pointe irrégulière, alors que d’autres ont des dômes arrondis ressemblant à des pierres tombales. Faits de coquillages, les Pinnacles datent de plusieurs millions d’années, d’une époque où le sable était sous la mer mais leur formation exacte demeure inconnue.



Après cette première douche de chaleur, plusieurs heures de routes nous attendent avant de rejoindre notre prochain arrêt : Geraldton , LA ville du Bush. Enfin une vraie ville et non un village, avec un Mc Do, une librairie….et une superbe plage avec douches en centre-ville dont nous profitons jusqu’au coucher du soleil… seulement perturbés par des Aborigènes ivres morts qui hurlent et se frappent en laissant leurs gosses en couche-culotte sale semer leur morve sur le béton du parking. Triste vision…